CRES/002/4/16: RESOLUTION ON THE HUMAN RIGHTS SITUATION IN BURUNDI
We, the participants of the Forum on the Participation of NGOs in the 58th Ordinary Session of the African Commission on Human and Peoples’ Rights from 3rd-5th April, 2016 at the Paradise Suites Hotel in Senegambia, The Islamic Republic of The Gambia;
Bearing in mind the Statement by the Commission of 3 May 2015 on the human rights situation in Burundi issued ahead of the presidential election and the press release of the Special Rapporteur on Human Rights Defenders of 1 December 2015 on the suspension of ten (10) non-governmental organisations in Burundi;
Recalling the Commission’s resolution on the urgency to undertake a fact-finding mission to Burundi – ACHPR/Res.310 (LVII) 2015and the resolution on the human rights situation in Burundi – ACHPR/Res.309 (EXT.OS/XVIII) 2015;
Considering the preliminary findings of the fact-finding mission of the Commission’s delegation which visited the Republic of Burundi from 7 to 13 December 2015,at the request of the Peace and Security Council of the African Union, and which expressed concern at the “ongoing human rights violations and other abuses including arbitrary killings and targeted assassinations, arbitrary arrests and detentions, torture, arbitrary suspension and closure of some civil society organizations and the media, etc.”, as well as “people being forced to flee from their homes and continuing flow of refugees as well as social services such as schools and hospitals being seriously affected”; and the recommendations of the Commission’s delegation, in particular calling on the “Government of Burundi to ensure that all acts of violations of human rights are investigated and redressed”;
Concerned by the marked increase in targeted killings and grenade attacks carried out by unidentified individuals, with armed rebel groups claiming responsibility for some of the attacks, and the continuous cases of arbitrary arrest, torture and ill-treatment, extrajudicial killing, enforced disappearance and the masking of violations committed by elements of the police, military, national intelligence service and members of the Imbonerakure;
Seriously concerned by the statements of the Chairperson of CNDD-FDD, Mr Pascal Nyabenda, in particular in his communiqué of 26 March 2016,and of the Speaker of the National Assembly, Mr. Révérien Ndikuriyo, of 30 October 2015whichreinforce testimonies that violations committed by security forces and members of the Imbonerakure militia are increasingly of an ethnic nature;
Also concerned about accusations and the measures taken by the national authorities and the Independent National Human Rights Commission (INHRC) targeting independent human rights NGOs, in particular the temporary suspension of 10 NGOs and freezing of the accounts of three NGOs; the disappearance, following her arrest, of Marie-Claudette Kwizera, Treasurer of Ligue ITEKA, and threats against human rights defenders and journalists ;
Also noting UN Security Council Resolution 2279 (2016)of 1 April 2016;
The NGO Forum calls on the African Commission to adopt a Resolution:
– Strongly condemning the human rights violations committed, in particular violations of the right to life, acts of torture, enforced disappearance, arbitrary arrest and detention, the withholding of evidence regarding violations and all other forms of ongoing abuses against the civilian population;
– Calling on the Government and armed groups to put an end to all human rights violations and engage in inclusive political dialogue towards achieving lasting peace;
– Urging the Government to immediately conduct independent investigations into the human rights violations committed in the country and prosecute the presumed perpetrators, in particular State agents;
– Calling on the Government to take all necessary steps to establish the rule of law in order to enable citizens to exercise their fundamental rights and freedoms;
– Calling on the African Union and the international community to continue efforts towards establishing the scale of the human rights violations, ensuring the security and protection of the civilian population and prosecuting the perpetrators, including by instituting restrictive measures such as arms embargo or targeted individual sanctions.
Done in Banjul, Islamic Republic of The Gambia – 5th April, 2016
CRES/002/4/16: Résolution du Forum des ONG de la CADHP sur le Burundi
Nous, participants au Forum sur la Participation des ONG aux travaux de la 58ème Session ordinaire de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples, tenu du 3 au 5 avril 2016 au Paradise Suites Hotel, au Senegambia, République islamique de Gambie ;
Gardant à l’esprit la Déclaration de la commission du 3 mai 2015 sur la situation des droits de l’homme au Burundi à l’approche de l’élection présidentielle et le communiqué de presse de la Rapporteure Spéciale sur la situation des défenseurs des droits de l’Homme en Afrique du 1er décembre 2015 concernant la suspension de dix(10) organisations non-gouvernementales au Burundi ;
Rappelant les résolutions de la Commission sur l’urgence d’effectuer une mission d’établissement des faits au Burundi – CADHP/Rés.310 (LVII) 2015 et celle sur la situation des droits de l’homme au Burundi – ACHPR/Res.309 (EXT.OS/XVIII) 2015 ;
Considérant les constations préliminaires de la mission d’établissement des faits de la délégation de la Commission qui s’est rendue à la demande du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine en République du Burundi du 7 au 13 décembre 2015 et qui s’inquiètent notamment « des rapports de violations des droits de l’homme et d’autres exactions en cours, notamment des exécutions arbitraires et des assassinats ciblés, des arrestations et des détentions arbitraires, des actes de torture, de suspension et de clôture arbitraire de certaines organisations de la société civile et de médias, etc. » ainsi que « de personnes forcées à fuir leurs domiciles et le flux continu de réfugiés ainsi que les graves dommages sur des services publics tels que les écoles et les hôpitaux » ; et les recommandations de la délégation de la Commission notamment, l’appel au « Gouvernement du Burundi à s’assurer que tous les actes de violation des droits de l’homme fassent l’objet d’enquêtes et de réparations » ;
Préoccupé par la nette augmentation des assassinats ciblés et des attaques à la grenade perpétrés par des hommes non identifiés dont certains sont revendiqués par des groupes rebelles armés ainsi que par la persistance d’arrestations arbitraires, de cas de tortures et de mauvais traitements, d’exécutions extrajudiciaires, de disparitions forcées et de dissimulation de ces exactions commises par des éléments de la police, de l’armée, du Service National de Renseignement et de membres des Imbonerakure ;
Gravement préoccupé par les déclarations du président du CNDD-FDD M. Pascal Nyabenda, notamment dans son communiqué du 26 mars 2016, ainsi que par celles du Président de l’Assemblée nationale M. Révérien Ndikuriyo le 30 octobre 2015 qui confortent les témoignages attestant que les exactions commises par les forces de sécurité ou les membres de la milice Imbonerakure revêtent un caractère de plus en plus ethnique ;
Egalement préoccupé par les accusations et les mesures prises par les autorités nationales et la Commission nationale indépendante des droits de l’Homme (CNIDH) visant les ONG indépendantes de défense des droits humains, notamment la suspension provisoire de 10 d’entre elles et le gel des comptes bancaires de trois autres ; la disparition après son arrestation de Marie-Claudette Kwizera, la trésorière de la ligue ITEKA ou encore les menaces contre les défenseurs des droits de l’Homme et les journalistes ;
Prenant également note de la résolution 2279 (2016) du 1er avril 2016 du Conseil de sécurité des Nations unies ;
Le Forum des ONG exhorte la CADHP d’adopter une résolution par laquelle la Commission :
– Condamne fermement les violations des droits de l’homme commises, notamment les atteintes au droit à la vie, les actes de torture, les disparitions forcées, les arrestations et détentions arbitraires, les dissimulations de preuves de ces exactions et toutes les formes d’exactions toujours en cours contre les populations civiles ;
– Appelle le Gouvernement et les groupes armés à cesser toute violation des droits de l’homme et d’ouvrir un dialogue politique inclusif pour parvenir à une paix durable;
– Exhorte à nouveau le Gouvernement à agir en toute diligence en vue d’ouvrir des enquêtes indépendantes sur les violations des droits de l’homme perpétrées dans le pays et traduire en justice les auteurs présumés, notamment les agents de l’Etat ;
– Demande instamment au Gouvernement de tout mettre en œuvre pour établir un état de droit en vue de permettre l’exercice des droits et libertés fondamentaux par les citoyens ;
-Invite l’Union africaine et la Communauté Internationale à poursuivre leurs efforts en vue d’établir l’ampleur des violations des droits humains, assurer la sécurité et la protection des populations civiles et poursuivre les responsables, y compris par l’établissement de mesures contraignantes si nécessaires comme un embargo sur les armes ou des sanctions individuelles ciblées.
Fait à Banjul, République islamique de Gambie, le 5 avril 2016